A l'instar de
Stupid #1, bien entendu chroniqué ici-même,
Yawn #1 est une parodie de
Spawn apparue au début des années 90. Mais alors que le premier est estampillé Image, le second n'a rien à voir avec l'éditeur, car il s'agit d'une parodie issue d'un éditeur et d'un auteur résolument indépendants.
YAWN #1 :1992 - 28 pages de BD sur 36 - noir & blanc - 2.50 $ - Parody PressScénario, dessin, encrage, dégradés de gris et couverture : Bill Maus
Ecrire comme à l'accoutumé un résume du comic me semble être bien difficile dans le cas présent. Car cette parodie part dans tous les sens, sans réel fil rouge. Tout du moins puis-je vous dire que le début reprend à la case près
Spawn #1, que le personnage ainsi parodié tient son nom du fait qu'il est constamment fatigué (yawn = bailler), qu'on y lit un passage où notre héros au cinoche mate une parodie du film
Batman Returns de Tim Burton, qu'on y croise en vrac et sans raison Lobo, Venom, Savage Dragon, Superman et Spider-Woman... Et j'en passe... Bref, il y a de tout dans ce comic.
Je l'avoue, j'y allais un peu à reculons. J'ai déjà taté de pareilles parodies, à l'humour et au dessin amateurs, guère convainquantes. Eh bien les meilleurs choses sont celles auquelles on ne s'attend pas. Et dans ce cas, j'avoue que même si le dessin pas toujours folichon ou du moins encré au rabais de Bill Maus n'est pas l'élément le plus attractif en soi, j'ai été séduit par ce petit comic sans prétention. Les idées fusent de partout, il y a de tout, ça va dans tous les sens. Et ce, pas au détriment du lecteur. J'ai donc régulièrement souri, voire trouvé ça bien trouvé à certains moments. Les écarts faits à la stricte parodie de
Spawn peuvent surprendre, mais puisqu'ils sont tout aussi drôles, on excuse cette liberté où l'auteur part en vrille.
Bref, ce n'est pas non plus le summum du genre, mais c'est suffisamment foisonnant pour emporter l'adhésion, en tout cas auprès de votre serviteur. Loin, très loin d'être de la grande bande dessinée, mais de toute façon je ne m'attendais pas à un chef-d'oeuvre. Délirant comme il faut, réussi dans les limites étriquées du genre. Pas un indispensable, mais si vous le croisez, pourquoi rater l'occasion.