Youngblood: Genesis #1 :Juillet 2003 - 30 pages de BD sur 36 - Arcade Comics
Histoire: Kurt Busiek
Dialogues: Brandon Thomas
Dessin: Chad & Eric Walker
Encrage (?): Rob Liefeld
Couleurs: Matt Yackey
L’histoire :Un vaisseau extra-terrestre s’écrase sur Terre. Graves, du Gouvernement, s’intéresse à ses deux occupants.
Graves et son équipe assistent médusés à la fuite dans les médias d’une mission secrète du non moins secret groupe de tueurs d’élite Knightstrike. A partir de maintenant, la place de Graves est menacée. Mais l’homme est ambitieux. Il désire monter un super-groupe de super-hommes. Il propose un emploi aux deux extra-terrestres (Combat et Photon), à l’agent Jeff Terrell (qui deviendra Shaft), à Marcus Langston (qui planche sur une armure révolutionnaire et deviendra Sentinel), à ses soldats de Knightstrike Chapel et Stone…
Le temps presse alors que son renvoi se rapproche de plus en plus. La formation de l’équipe se monte donc dans l’urgence. Une équipe qui devra être connue du public, et même engendrer des produits dérivés, telle une opération marketing. Un groupe de super-héros qui aura pour nom… Youngblood.
Mon avis :Au départ était
Youngblood, création de Rob Liefeld, première série à sortir chez Image.
A la base était le projet
Youngblood: Year One, écrit par le célèbre scénariste Kurt Busiek (
Marvels,
Astro City) et dessiné par Liefeld. L’ambition était de conter les origines de cet univers. Le projet ne s’est finalement jamais concrétisé, malgré un script existant. C’est plus tard que Rob Liefeld ressortira ce tant attendu titre de son chapeau. Entre temps, il est passé de Image/Extreme Studios à Maximum Press, de Maximum Press à sa nouvelle boîte Awesome, et de la défunte Awesome à l’éphémère Arcade, fondée avec le comic shopeur Jimmy Jay.
Changement de titre,
Year One se transforme en
Genesis. Mais c’est bel et bien la même chose.
Chose surprenante, occupé, Rob Liefeld laisse le dessin à deux jeunes nouveaux venus, deux frères.
Côté scénario, on sent définitivement la patte d’un professionnel aguerri. Le récit suit le point de vue de Graves, et uniquement le sien, plongé dans les ennuis administratifs. Passionnant de bout en bout, le parti pris porte ses fruits. L’approche sérieuse et réaliste en fait d’ailleurs un merveilleux script pour une adaptation ciné. J’ai adoré, et ceux intéressés par
Youngblood le seront aussi.
Le dessin des frères Walker oscille quant à lui entre bon et mauvais. La volonté de bien faire se sent, mais leur style n’est clairement pas encore totalement défini. Selon les cases, ça balance entre amateurisme et morceaux de bravoure. Entre vide profond et jolies constructions. A noter que certains visages de profil semblent calqués sur le style de… Whilce Portacio !
Rob Liefeld est crédité à l’encrage. C’est seulement vrai pour la première moitié. Son style est différent de celui des dessineux, et de toute façon il n’a jamais été un encreur recommandable. Le résultat est alors ici assez catastrophique à cause de l’à-peu-près et le manque de volume de son trait. Heureusement, pas d’encrage sur la seconde moitié, où l’on voit le crayonné légèrement assombri. Et ça passe mieux.
Et
Al Simmons dans tout ça, alors, me demanderez-vous ?
Ben oui, je l’ai annoncé dans le titre, alors il faut bien qu’on en parle.
Eh bien, si je vous parle de ce titre sur ce forum, c’est bien dans un objectif d’exhaustivité. Je dis ça, parce qu’en réalité, le Al Simmons, on le voit très peu. Il s’agit en fait d’un caméo non crédité, le personnage apparaissant dans seulement trois cases sur les trente pages du comic. Et encore, sur les trois, il est deux fois en tout petit, et une fois en plus grand. Cela se passe dans la scène où est diffusé à la télé les bandes volées d’une mission punitive de Knightstrike commanditée et cachée par le gouvernement américain. Al Simmons y est aux côtés de Chapel, Stone et Cabbot.
Enfin… Il faut savoir que c’est lui. Car bien sûr, puisque nous ne sommes plus chez Image, son nom n’est jamais écrit. Il s’agit plus d’un clin d’œil, d’un détail pour les connaisseurs, que d’un véritable élément scénaristique. Car par la suite, Al Simmons ne montrera plus le bout de son nez.
En résumé, pour vous fans de
Spawn, ce comic est loin d’être un indispensable. La présence d’Al Simmons est un détail, et elle n’est pas nommée. Pour les fans de
Youngblood, par contre, c’est un incontournable !