KING SPAWN

est-ce que quelqu'un a des infos sur king spawn qui viens ou va sortir?
et surtout de quoi ça parle car quand on voie les différente covers ça n'a pas l'air d’être médiévale.

https://www.pulps.fr/?v=comics&cat=1&pub=4&series=76277

Bonjour SaM.
En effet, le premier épisode vient de sortir cette semaine aux Etats-Unis. Avec un franc succès, d'ailleurs. Il s'agit d'une série régulière spin-off à la série principale, la première sur trois (en attendant Gunslinger Spawn sur le personnage éponyme et the Scorched qui sera un comics d'équipe) au sortir du one-shot événementiel Spawn's Universe. Todd McFarlane élargit les personnages, et maintenant les séries. La série King Spawn, contrairement à ce que l'on pouvait croire au départ, ne semble pas centrée sur le Medieval Spawn. Mais apparaît plutôt être une sorte de seconde série dédiée au personnage principal, le Spawn originel, à savoir Al Simmons.
Pour voir déparquer tout ça en France, je ne sais pas comment l'éditeur Delcourt compte faire, mais dans tous les cas, ils ont d'abord une vingtaine d'épisode de la série mère à sortir avant, puisque le dernier épisode traduit dans le dernier album sorti est le fameux #300 - il y a donc un sacré retard à rattraper, vivement que ça arrive. Et aussi, si tu veux suivre toutes les infos au rythme de la V.O., je te conseille de lire religieusement le sujet "Pour patienter" de ce forum, car c'est là que ça se passe.

ça faisait un moment que j'etais pas venu sur le forum .
merci de ta reponse.

C'est cette semaine que Delcourt sort le premier album dédié à la série spin-off King Spawn ! Dans la série Spawn, Todd McFarlane, après une longue période horrifique, décide de ramener le public avec une approche plus colorée, en convoquant plein d'autres personnages, dont des Spawn dérivés. Flairant le bon coup, il élargit encore son univers avec un one-shot événementiel, nommé Spawn's Universe. Mené par la star Jim Cheung, suivi de back-up stories servant à teaser les développements futurs, nous ne l'aurons hélas pas traduit d'un coup, mais partiellement dans divers titres - à commencer par celui-ci. King Spawn est ainsi la première sur trois nouvelles séries régulières spin-off, en attendant Gunslinger Spawn et The Scorched. Pour l'aider dans cette tâche, il fait appel à un autre scénariste, Sean Lewis, et à l'artiste Javier Fernandez. Nous pourrons désormais découvrir tout ça... (Perso, c'est le titre qui me fait le plus envier.)


King Spawn tome 1 :
sortie prévue le Mercredi 21 Septembre 2022 - éd. Delcourt - coll. Contrebande - album librairie cartonné format comics - 208 pages - 17,95 €uros
contient les épisodes King Spawn #1 (sans les back-up) à #6 et (une partie du) one-shot Spawn's Universe #1 (d'Août 2021 à Janvier 2022 et Juin 2021)
Spawn créé par Todd McFarlane - couverture de Brett Booth

Scénario : Sean Lewis et Todd McFarlane
Dessin : Javier Fernandez, Jim Cheung et Marcio Takara
Encrage : Javier Fernandez, Todd McFarlane, Jim Cheung et Marcio Takara
Couleurs : Fco Plascencia

Le pitch : « La malédiction qui a frappé Al Simmons et l'a transformé en HellSpawn prend un nouveau tournant, tandis que l'univers créé par Todd McFarlane connaît une expansion sans précédent ! Au fil des années, Spawn s'est libéré des contraintes imposées par l'Enfer et les Cieux en les renvoyant dos-à-dos. Il est devenu de facto le Roi des Enfers ! »

Lisez les premières pages : https://www.editions-delcourt.fr/comics/preview/king-spawn-t01
Toutes les couverture originales - par Puppeteer Lee, David Finch, Sean Gordon Murphy, Greg Capullo, Donny Cates, Don Aguillo, Javier Fernandez, Jonathan Glapion, Björn Barends, Jason Shawn Alexander, J. Scott Campbell, Brett Booth et Todd McFarlane :



V

Alors, après lecture, que vaut ce premier tome de King Spawn ?
Il s'ouvre sur le récit principal du one-shot Spawn's Universe #1, qui a permis de lancer les trois séries régulières en spin-off. Un gros morceau de près d'une quarantaine de pages, qui a la particularité d'être dessiné et encré par l'excellente star Jim Cheung. (Contrairement à ce qui est écrit dans les crédits, Todd McFarlane n'a pas fait d'encrage dans cet album.) Il est marrant de voir le style à la fois clair, maniéré et très précis de Jim Cheung sur l'univers Spawn. Et on peut dire que l'artiste s'est éclaté, effectuant un travail aux petits oignons, de toute beauté. Dommage tout de même que ce qu'il doit illustrer, bien que ça ait son importance, ne soit finalement que des événements parallèles au précédents tomes de Spawn : Renaissance. Et que la narration soit entachée par les blocs de textes, certes généreux mais trop lourds, de Todd McFarlane scénariste.

On passe ensuite directement au vif du sujet, soit les 6 premiers épisodes de la série King Spawn. (En effet, à part une en fin de livre, les back-up stories ont hélas été écartées de cette publication VF, que cela soit celles de Spawn's Universe ou de King Spawn #1.) Et là force est de constater heureusement que du côté du scénario la qualité remonte en flèche. Auteur de séries en creator-owned chez Image, c'est Sean Lewis qui a été choisi pour être le scribe de ce nouveau titre. Si McFarlane vient encore fouiner dedans, il n'en demeure pas moins que du coup c'est plus construit, à tous les niveaux. L'approche actuelle super-héros coloré de la série régulière fait place ici au retour de l'horreur propre aux débuts de la série il y a 30 ans. Et, bien sûr, on kiffe. Dans une intrigue qui certes s'éparpille un peu mais qui est fort intéressante, on a autant de scènes fortes dont certaines très gores, que de retours aussi suprenants que jouissifs d'anciens personnages classiques. Si ce n'est pas toujours des plus raccords niveau continuité, cela n'enlève rien à la puissance du truc. Je ne veux rien vous spoiler, mais je peux vous garantir que vous allez prendre votre pied à la lecture, comme ce nétait pas arrivé depuis longtemps !

Beaucoup d'idées, et des bonnes, donc. Une scénario solide, mené de plus à un rythme des plus accrocheurs. Et transcendé par un graphisme en adéquation. C'est l'artiste Javier Fernandez, vu chez DC, qui se charge de cette série. Un style libre, pas vraiment mainstream, mais artistiquement et graphiquement pertinent. Le gars multiplie la diversité de mises en pages, allant de splash-pages marquantes à des double-pages constellées de petites cases, dans un dynamisme communicatif. Il applique également la même chose dans la variété de techniques utilisées. Pas des plus évidents à voir au format comics. Et avec la colorsation de Fco Plascencia, qui nous gratifie encore et toujours d'une palette tout à fait à propos.
Une back-up sur She-Spawn sympa mais pas vraiment utile illustrée par Marcio Takara termine le programme. Cette édition se conclue avec des bonus bienvenus : des petites interviews des auteurs illustrées d'images préparatoires et des couvertures alternatives. Le bilan est, comme espéré, vraiment positif. Vivement la suite.

King Spawn tome 2 :
sortie prévue le Mercredi 12 Avril 2023 - éditions Delcourt - collection Contrebande
album librairie couleur cartonné format comics - 168 pages - 16,95 €uros
contient les épisodes King Spawn #7 à #12 (de Février à Juillet 2022)
Spawn créé par Todd McFarlane - couverture exclusive de Paul Renaud

Histoire : Sean Lewis
Dialogues : Sean Lewis et Todd McFarlane
Dessin et encrage : Javier Fernandez et Thomas Nachlik (de Magnus Art)
Couleurs : Fco Plascencia et Javier Fernandez

Le pitch : « La malédiction qui a frappé Al Simmons et l'a transformé en HellSpawn prend un nouveau tournant. Al est en passe de porte la couronne qui fera de lui le Roi des Enfers... Spawn est de retour là où tout à commencé pour lui : New York. La ville a toujours connu des ruelles sales, mais la pourriture à dorénavant atteint la salle de réunion de l'un des plus grands fonds spéculatifs au monde. »

Preview :


Les couvertures originales par Björn Barends, Javier Fernandez, Kevin Keane, Don Aguillo, Francesco Mattina et Philip Tan :

Reçu et lu. Et le sentiment demeure le même que pour le tome 1 : c'est le pied. Qualitativement parlant, c'est à mon goût sans conteste le meilleur titre Spawnien actuel. Car il y a de tout pour plaire. Le scénariste Sean Lewis a compris ce qu'il faut faire pour rendre heureux le lecteur fan de la première heure, tout en faisant avancer les choses. Un joli tour de force mine de rien. De très anciens personnages, marquants et que l'on a adoré, font ici leur retour inattendu. Bon, on aurait aimé qu'ils soient plus exposés, mais ça fait du bien quand même. Dans le même temps, il y en a des nouveaux, et ils assoient leur puissance, ce qui en fait des pièces majeures. Cela amène une excitation qui nous rappelle de bons souvenirs. Les protagonistes hauts en couleur restent ancrés dans des intrigues entre monde urbain et au-delà, comme aux beaux jours. En cela, on a une présence très caractérisée du genre horreur, versant même sur du gore solide. Et d'un dynamisme constant, jouant de retournements de situations permanents. Ça bouge beaucoup, il y a beaucoup de choses, de surprises.

Tout cela peut sembler vague, mais c'est parce que je ne veux aucunement vous spoiler. C'est comme au tome précédent : les événements s'enchaînent sans temps mort, ça va de partout, les rebondissements inattendus sont légion. Un énorme kiff de lecture donc, qui donne la banane. Franchement, cela faisait longtemps que ça n'avait pas été aussi intéressant. Ce parti pris de remuer la fourmilière comme il faut est bien entendu une aubaine qui ne peut que réjouir, nous equissant un sourire de jouissance sur la figure. Le rythme effreiné est efficace, mais justement cette accumulation généreusement boulimique d'événements, on aurait peut-être préféré que ça soit plus pausé, pour vraiment profiter à fond de ce qui nous est donné. De plus, il faut toujours rappeler que c'est tout de même un peu gâché par le texte pas spécialement heureux ajouté par l'omniprésent Todd McFarlane.

La réussite incontestable de cette série, on la doit aussi, et je dirai même surtout, à son artiste Javier Fernandez. Pourtant, son style ne fait ni dans le mainstream ni dans le lambda. Au contraite, le gars préfère explorer, donner libre cours à son art. En cela, il multiplie les approches graphiques. Son encrage est non conventionnel, en appelant à bon nombre de techniques : que cela soit pinceaux, lavis, trames ou autres. Un travail sur l'encrage aussi varié qu'hallucinant, là aussi preuve d'une générosité sans borne. Et il ne boude pas le travail, le bougre, allant au charbon, ne répondant jamais à la facilité. À noter d'ailleurs un épisode en pur noir et blanc et rouge et dégradés, centré sur Terry, révélant encore plus l'ampleur de son talent. Un talent d'application minutieuse, de composition de chaque case, de narration de chaque planche. Superbe, d'autant plus qu'il ne rechigne pas au labeur, multipliant le nombre de cases, dans une accumulation qui donne le tournis.

Bref, graphiquement, on est dans le haut du panier de l'art appliqué à la bande dessinée. Et la colorisation du cher fidèle Fco Plascencia, tranchée en diable, lui sied à ravir. Cela ajoute une nouvelle couche qualitative, de même que sur les pages de Thomas Nachlik. Lui se charge de séquence particulières, que je ne dévoilerais pas pour ne pas spoiler non plus. Bon là, ce n'est pas pareil : c'est du pur dessin assisté par ordinateur, où l'on sent bien l'outil informatique à chaque trait. A priori vraiment pas le genre de truc qui m'attire et me plaît, mais je dois avouer que le résultat final, associé aux couleurs, n'est pas si repoussant que craint. Dans cette très chouette édition de Delcourt, orné de la très jolie couverture de Paul Renaud, on trouve aussi deux back-up stories oubliées de King Spawn #1, teasant deux nouveaux personnages. C'est écrit par McFarlane et illustré par Marcio Takara et Philip Tan. Puis vient une partie rédactionnelle éclairante, et les habituelles variant covers.

King Spawn tome 3 :
Sortie prévue le Mercredi 18 Octobre 2023 - éd. Delcourt - coll. Contrebande
album librairie format comics cartonné couleur - 144 pages - 16,95 €uros
contient les épisodes King Spawn ##13 à #18 (d'Août à Décembre 2022)
Spawn créé par Todd McFarlane - couverture de Von Randal

Histoire : Sean Lewis
Dialogues : Sean Lewis et Todd McFarlane
Dessin et encrage : Thomas Nachlik (de Magnus Art) et Javier Fernández
Couleurs : Fco Plascencia et Sheila Saldaña (aplats)

Le pitch : « La malédiction qui a frappé Al Simmons et l'a transformé en HellSpawn prend un nouveau tournant. Ce spin-off à la série principale (Spawn : Renaissance) est porté par le dessin de Javier Fernandez. Après son ultime confrontation avec Azraël le Noir, Spawn va-t-il ceindre la couronne de l'Enfer ou condamner le monde ? Mais quelle que soit sa décision, Spawn se rend compte qu'il y avait des choses en jeu qu'il n'avait pas anticipées. Il est trop tard cependant, et il ne sait plus en qui il peut avoir confiance ! »

Preview :


Les couvertures originales : par Don Aguillo, Huy Dinh, Björn Barends, Thomas Nachlik, Von Randal, Kevin Keane, Puppeteer Lee, Francesco Mattina, Thaddeus Robeck et David Mack.

Le premier tome de la série King Spawn était génialissime. Scénario maîtrisé aux petits oignons de Sean Lewis. Art de Javier Fernandez qui s'éclate à manier diverses techniques. Certes, il faut se résoudre à encore de farder des textes hasardeux de Todd McFarlane, mais franchement il s'y passait tellement de choses de qualité qu'on ne pouvait qu'être subjugué. Sa suite s'est révélée tout aussi excellente. Qu'en est-il aujourd'hui de ce 3ème opus ?

Surprise, la lecture se révèle moins inspirée que précédemment. Pourtant, les auteurs restent les mêmes. Mais le scénario est maintenant bien plus décompressé. Il se passe moins de choses, ça tire en longueur pour gagner du temps. Ça regagne hélas cet aspect de raconter des concepts assez vagues, où il peut paraître plus difficile de s'attacher. Changement de braquet, donc, mais en rétrogradant. S'il y a tout de même de bonnes scènes, avec des personnages que l'on aime, des évolutions, dans l'ensemble on y perd quand même un peu au change, si l'on regarde tout ce qui a été accompli dans les deux tomes précédents. De même, certains éléments restent flous et obscurs, arrivant comme un cheveux sur la soupe sans grande explication. Dont surtout la première moitié, qui avance une sorte d'examen de conscience de plein de personnages, sauf qu'on ne sait pas trop d'où ça vient.

Il faut dire que cette première moitié est aussi illustrée par Thomas Nachlik. Copiant beaucoup de modèles photographiques ou informatiques, ce qu'il donne à voir peine à sonner naturel. Coincé, figé. Et une narration pas souvent des plus évidentes. Du coup, on est parfois à la peine. La qualité est bien sûr relevée dans la seconde moitié, puisque Javier Fernandez revient aux affaires. Si là aussi il doit se caler sur un rythme moins compressé avec moins de cases - le contraire vu précédemment révélait pourtant toutes ses forces -, son trait demeure toujours aussi inspiré et enchanteur. Au premier abord il paraît simple, mais il maîtrise la science de la composition. Tous deux bénéficient de la colorisation toujours aussi adéquate d'un Fco Plascencia en forme, qui ravi la rétine par ses choix, que cela soit de palettes ou de textures. Allez, espérons que ça bougera plus dans le prochain.