SCORCHED (Spawn)

Après l'excellent King Spawn, après le fun Gunslinger Spawn, va débarquer la traduction française de la 3ème série spin-off récente à Spawn : the Scorched. Après Al Simmons et le Pistolero, ce titre-ci c'est de l'équipe de super-héros. Scénariste de ceator-owned chez Image et du susnommé King Spawn, c'est Sean Lewis qui se charge de l'écriture, non sans l'intervention incontournable de Todd McFarlane. Le dessin est quant à lui signé par Stephen Segovia, un artiste déjà vu chez les Big Two.


Scorched : l'escouade infernale tome 1
sortie prévue le Mercredi 04 Janvier 2023 - éditions Delcourt - collection Contrebande
album librairie cartonné couleur format comics - 192 pages - 17,95 €uros
contient les épisodes The Scorched #1 à #6 et la back-up story 'Medieval Spawn' extraite du one-shot Spawn's Universe #1 (de Janvier à Juin 2022 et Juin 2021)
Couverture de Brett Booth - Spawn créé par Todd McFarlane

Scénario : Sean Lewis et Todd McFarlane
Dessin et encrage : Stephen Segovia et Paulo Siqueira
Couleurs : Ulises Arreola, Nikos Koutsis, Arif Pranto et Peter Steigerwald

Le pitch : « Après le lancement de King Spawn en Septembre 2022 et Gunslinger Spawn en Novembre 2022, l'expansion de l'univers créé par Todd McFarlane se poursuit avec l'arrivée de ce nouveau titre qui renouvelle les aventures du suppôt de l'Enfer ! Face à une menace trop horrible pour un seul héros, la seule solution consiste à former une équipe qui regroupe plusieurs membres à la puissance éprouvée ! Rien ne pourra se dresser sur leur chemin. Dans cet album, Le Faucheur, le Rédempteur, Le Pistolero, Miss Spawn et Medieval Spawn rejoignent Al Simmons, le HellSpawn en titre ! »
Lisez les premières pages : https://www.editions-delcourt.fr/comics/preview/spawn-scorched-l-escouade-infernale-t01
Les couvertures originales : par Puppeteer Lee, Brett Booth, Greg Capullo, Todd McFarlane, Don Aguillo, Marc Silvestri, Ryan Stegman, Björn Barends et Francesco Mattina

La série Spawn par McFarlane & Barberi a actuellement des couleurs super-héroïques, et son foisonnement de personnages a donné lieu à la naissance de nouvelles séries spin-off. King Spawn par Sean Lewis & Javier Fernandez nous a enthousiasmé avec son retour à l'ambiance des débuts. Gunslinger Spawn par McFarlane & Booth demeure aussi fun qu'inutile. Qu'en est-il aujourd'hui de The Scorched, le troisième et dernier dérivé, le comic d'équipe, celui qui a priori était le moins excitant ?

Comme on pouvait s'en douter, The Scorched se rapproche beaucoup de ce qu'il se passe actuellement dans la série-mère. C'est la même chose : des HellSpawns qui doivent cohabiter dans un même obscur objectif. On prend donc les mêmes éléments et on recommence : le plan d'Al Simmons est aussi obscur que son caractère, tous arborent des looks aussi badass que pas discrets, ils se chamaillent entre deux scènes de bastonnades. D'autres personnages déjà vus mais oubliés, ainsi que d'autres nouvelles menaces, viennent se greffer épisodiquement au récit, venant un peu secouer le cocotier. Tout cela avance tranquillement sans véritable but, donc sans grand intérêt, même si ça se suit pas désagréablement.

Alors que le travail de Sean Lewis sur King Spawn était du bonheur en barre, ici il semble se contenter du moule McFarlane. De fait, on en retrouve toutes les faiblesses, entre la narration improvisée et les erreurs de continuité. Pas des plus captivant, donc, on cherche encore la pertinence du titre. Qu'en est-il de la partie graphique, alors ? Stephen Segovia a un style aussi minimaliste que doux. Pas de fioriture, ça va juste à l'essentiel. Pas mauvais en soi, ça reste solide, mais c'est sans grand éclat. La colorisation d'Ulises Arreola est quant à elle fort détaillée et de caractère, belle et étincelante.

Scorched : l'escouade infernale tome 2 :
Sortie prévue le Mercredi 21 Juin 2023 - éd. Delcourt - coll. Contrebande
album librairie couleurs format comics cartonné - 160 pages - 16,50 €uros
Contient les épisodes Scorched #7 à #12 (de Juin à Novembre 2022)
Spawn créé par Todd McFarlane - couverture de Paul Renaud

Histoire : Sean Lewis
Dialogues : Sean Lewis et Todd McFarlane
Dessin et encrage : Stephen Segovia
Couleurs : Ulises Arreola

Le pitch : « Scorched : L'Escouade Infernale est la série qui met en scène plusieurs incarnations de Spawn et divers personnages issus de l'univers en expansion créé par Todd McFarlane. Jessica Priest a traversé des périodes très douloureuses dans sa vie. À la tête de l'Ecouade Infernale, elle semble avoir trouvé un sens à son existence et des gens en qui elle peut avoir confiance... Mais l'équipe n'est pas ce que l'on peut appeler stable. Les Dévoreurs d'âme sont de retour, avec leur mystérieux créateur, connu sous le nom de K. Son objectif : anéantir l'Escouade Infernale et devenir le maître du monde ! »

Preview :


Les couvertures originales : par Don Aguillo, Francesco Mattina, Puppeteer Lee, Kevin Keane, Thaddeus Robeck, Björn Barends, Thomas Nachlik, Raymond Gay et Valerio Giangiordano.

Après relecture (en vue de la sortie de ce tome 2), le tome 1 de Scorched se laisse plaisamment lire. Il y a certes les habituels accros de narration habituels d'un Todd McFarlane qui improvise en continu et ne sait toujours pas où il va, mais le côté série B d'action réunissant des personnages hauts en couleurs qui ne peuvent pas se supporter se laisse suivre. On se fait finalement au trait simple mais clair, et la colorisation chargée fait le reste.

Ayant lu ce tome 2 hier soir, j'y retrouve les mêmes élements. Le scénario de Sean Lewis se veut plus fun et léger que son impressionnant King Spawn. Même le texte ajouté par McFarlane n'est pas trop désagréable. Le rythme décompressé fait que chaque épisode se lit plutôt rapidement, faisant aisément passer la pilule d'un récit qui avec le recul fait assez du surplace. Si les événements prompts à de l'action régulière sont over-the-top, les auteurs prennent plus le temps de développer les personnages - on ne va pas s'en plaindre. Du coup, malgré son faible intérêt réel, il s'avère que cette série se lit in fine bien, demeurant ainsi un minimum attachante.

La partie graphique est de qualité. Stephen Segovia (qui signe en parallèle la nouvelle série WildC.A.T.s chez DC) fournit un travail pertinent. Son style est simple voire minimaliste ? Il est appliqué dans le trait et la narration, contrebalançant le nombre restreint de cases et les gros plans sans décors pour offrir des images impactantes. Il est en cela soutenu et même transcendé par la colorisation mag(n)i(fi)que d'Ulises Arreola ! Ses tons, ses textures, son application aux petits oignons rendent le tout presque comme de la peinture sur toile, un tableau d'une immense beauté, qui ravi la rétine et où l'on aime se perdre. Bref, du coup, hâte de lire la suite...

Scorched : l'escouade infernale tome 3 :
Sortie prévue le Mercredi 06 Décembre 2023 - éd. Delcourt - coll. Contrebande
Album librairie cartonné format comics - 160 pages - 16,50 €uros
Contient les épisodes the Scorched #13 à #18 (de Décembre 2022 à Mai 2023)
Spawn créé par Todd McFarlane - couverture de Paul Renaud

Histoire : Sean Lewis
Dialogues : Sean Lewis et Todd McFarlane
Dessin et encrage : Stephen Segovia et Von Randal
Couleurs : Ulises Arreola

Le pitch : « Scorched : l'escouade infernale est la série qui met en scène plusieurs incarnations de Spawn et divers personnages - parmi lesquels Haunt - issus de l'univers en expansion créé par Todd McFarlane. Les membres de l'Escouade Infernale ont survécu à la guerre contre les Dévoreurs de péchés, mais maintenant l'ombre du traître qui se cache parmi eux se profile à nouveau ! Le schisme entre Spawn et les membres de l'équipe continue de s'agrandir, et juste au moment où la tension atteint son paroxysme, un appel à l'aide arrive... Un appel qu'aucun d'eux ne peux ignorer. »

Preview :


Les couvertures originales : par Kevin Keane Don Aguillo, David Mack, Simone Bianchi, Mark Spears, Von Randal, Mark Brooks, Francesco Tomaselli, Victor Bogdanovic et Paul Renaud

Qui l'aurait cru ? Le troisième recueil de Scorched : l'escouade infernale est enfin un bon cru !
Oui, vous avez bien lu : j'ai aimé cet album. Alors, ne nous emballons pas trop vite non plus. Les habituelles scories sont encore et toujours présentent. Le cahier des charges voulant que cette série soit un brassage de personnages qui ne peuvent s'empêcher de se foutre sur la gueule, aussi bête soit-il, est toujours là. Le texte est encore et toujours aussi décalé, qu'il paraphrase l'image de manière bien entendu redondante ou qu'il énonce des phrases obscures sans intérêt. Mais cela est compensé par deux nouveaux éléments particulièrement les bienvenus dans cette série. Le premier, c'est que l'on a enfin une intrigue un tant soit peu accrocheuse. S'il reste encore un aspect nébuleux, il n'empêche que pour le coup son ambition et son ampleur impliquent le lecteur comme il se doit. Et ça fait plaisir à lire. Tout comme le deuxième élément évoqué, d'ailleurs. Là, je veux parler de l'apparition et l'exploitation de personnages qui ne sont plus parus dans des pages spawniennes depuis trèèès longtemps, de nombreuses années ! Un des méchants les plus importants de l'histoire de la série, ainsi que deux autres tirés de deux anicens récits annexes pouvant paraître plus anecdotiques. Si leur retour peut poser question (à ce compte là, il n'y a jamais de morts), c'est culotté comme il faut ; et ça fera assurément plaisir de les retrouver aux vieux lecteurs de la vieille. Si jamais vous ne savez pas de qui il s'agit précisément, vu que je ne veux pas spoiler ici, n'hésitez pas à me poser vos questions, auxquelles je répondrais avec plaisir. Bref, même si l'écriture en soit est toujours aussi bancale dans sa forme, dans le fond les choses bougent enfin, et ce n'est pas plus mal. On peut ainsi remercier messieurs Sean Lewis et Todd McFarlane pour ce cadeau. Si ça se lit vite et bien, reste à voir maintenant où tout cela va aller. Vivement la suite, donc.

Pour ce qui est de la partie graphique, c'est comme d'habitude et attendu de la fort belle oeuvre. Stephen Segovia a un trait aussi joli qu'élégant. Je me suis fait à son style simple. Sans fioriture mais net et précis. Il y a de très beaux morceaux. Certes, on peut quand même remarquer que le gars va souvent à l'essentiel, entre aplats d'ombres, nombre réduit de cases, et décors plus que minimalistes (et le plus souvent absent). Son art est soutenu par celui d'un autre: le coloriste Ulises Arreola. Il peint chaque case, chaque page, comme s'il s'agissait d'un tableau. Sa palette de tons chatoyant et flashy demeure toujours un ravissement pour la rétine. De même que son attachement aux détails, une minutie aux petits oignons. Arreola se sert ainsi du trait de Segovia pour parfaire son oeuvre, ne lésinant jamais sur une application qui impose le respect, offrant au lecteur des planches d'une incroyable et infinie beauté. Sur ce point, on ne peut que se résoudre à dire que c'est un régal pour les yeux... comme d'hab' chez TMP !