Spawn : Resurrection #1

(Garantie sans spoilers )

Après 5 looooooongues années à attendre de voir la série Spawn se relever, on était probablement en droit de sourire lorsque ce cher McFy s'est pointé avec cette façon si humble de nous faire comprendre qu'avec la nouvelle équipe créative "NOTHIN'LL EVER BE DA SAME" et que Spawn redeviendrait LA série qu'il faut suivre ... Eh bien, heureusement pour nous, il avait bien raison le McFy :/

Rien qu'avec la première page, on nous met dans le bain et j'espère que les lecteurs de Spawn ne sont pas spécialement attachés à la Sacro-Sainte Continuité puisque le mot d'ordre semble assez clair : RetCon. Attention, ce n'est pas la RetCon dé****lasse de Quesada sur Amazing ou le Reboot de DC Comics mais Jenkins prend au pied de la lettre les paroles de McFy et se réapproprie le titre en modifiant quelques éléments de la Mythos. C'est très subtil mais au final, ça change totalement la tonalité de la série. Exit l'overdose de Dark et le Grim'n'Gritty à outrance, l'auteur insuffle juste ce qu'il faut en manichéisme (pas grand chose) et transforme peu à peu Spawn en personnage vraiment héroïque. On aime ou on aime pas mais le pacte proposé au lecteur est on ne peut plus explicite : Spawn ne sera désormais plus un anti-héros mais bel et bien le champion de l'humanité.

Une fois encore, il faut saluer la prouesse de Jenkins qui a su rendre plus que digeste la traditionnelle issue #1 résumant pour les nouveaux lecteurs plus de 250 numéros de continuité. Les anciens lecteurs ne devraient pas s'ennuyer une seconde puisque toutes les petites modifications subies offrent une toute nouvelle vision de Spawn, mettant les différents lecteurs sur le même pied d'égalité.

A noter qu'il ne s'agît pas seulement d'attirer d'hypothétiques nouveaux lecteurs, Resurrection comporte son lot d'action et de drame. On nous avait promis un nouveau statu quo (ce que font tous les éditeurs à chaque changement d'équipe créative), eh bien nous voilà servi et effectivement, rien ne sera plus pareil : Jenkins met Spawn dos au mur et force la série à se tourner vers l'avenir sans qu'aucun retour en arrière ne soit possible (jusqu'à la prochaine RetCon). C'est très culotté et c'était la dernière chose que je m'attendais à voir mais ça a le mérite de faire bouger les choses et ça semble être la progression naturelle du titre. Je pense que ça va tout de même gueuler. Genre, vraiment.

Quant à la partie graphique, c'est un véritable bonheur : Jonboy prend la relève et on sent tout de suite la différence. C'est coloré, ça fait plaisir à la rétine, en d'autre terme, c'est un titre qui transpire le regain d'énergie, qui s'est vu insufflé une vie nouvelle, bien loin de la précédente prestation qui pouvait parfois s'avérer très brouillonne (sûrement dû, en partie, à la qualité du papier). J'étais un peu dubitatif quant au nouveau look de Spawn (j'ai toujours un petit problème avec sa tête et sa langue) mais le personnage est vraiment superbe ! A ce titre, Jonboy s'est vraiment fait plaisir en modernisant une galerie d'adversaires qui en avait bien besoin.

Tout semble si différent (mais en même temps étrangement fidèle) qu'on se demande pourquoi McFy n'a pas relaunché (en fait si, il a avoué sans gêne que ça n'était ni plus ni moins qu'un concours de celui qui "aurait la plus grosse" [numérotation] ... Manque de bol, Sonic est encore devant) comme tout le monde. Economiquement, c'est très rentable et les nouveaux lecteurs ont très probablement moins de gêne à prendre un #6 ou un #18 plutôt qu'un #251 mais bon ...

Tout ça pour dire que c'est EXCELLENT et le titre porte bien son nom, on tient très probablement la résurrection tant attendue et cela faisait bien longtemps que je n'avais pas été aussi excité à l'idée de lire la suite d'un numéro Spawn ou de placer quelques deniers dans différentes éditions. Notre Spawn favoris est enfin de retour (Comme dirait Jenkins "Downing never stood a chance" ), on reprend, quelque sorte, là où le #184 s'est terminé (Jenkins modifiant tout de même ce qui ne lui plaît pas au passage) et la suite pouvait difficilement être plus passionnante ! Pour enfoncer le clou : Jenkins a réussi en une vingtaine de pages là où McFy s'est planté durant cinq années de run et un Triple-Sized, il nous a offert une véritable progression.

Du Al Simmons et de la qualité chaque mois, faites péter le Lanson !