Comme prévu, acheté et lu hier soir. Bien sûr, ce qui suit
(et asseyez-vous confortablement, parce que je crois que c’est ma plus longue critique jamais postée, hum) est
garanti sans spoilers.Et je vais commencer par ce qui fâche, en m’en prenant à Delcourt !
Déjà, il serait bien que l’éditeur communique un peu mieux avant la sortie de ses numéros. Bon, il y a un effort dans ce
n°29, notamment à la fin ou enfin ils dévoilent les deux couvertures définitives (comme ça ça évitera le cafouillage de la dernière fois). Mais bon, là tout de suite je dois faire un rectificatif concernant le sommaire que j’ai annoncé dans mon premier post - sommaire qu’avait communiqué l’éditeur au distributeur
Legends, hein.
Exit l’article sur
Image United et l’interview de Whilce Portacio : en fait, Delcourt annonce la traduction des interviews des auteurs de
Image United tirées du site
Newsarama.com, à commencer ici par Erik Larsen. L’autre changement, c’est au contraire une bonne surprise, puisque c’est un ajout : la back-up story publiée dans
Image United #1, consacrée à
Haunt, un récit de 6 pages par les auteurs de la série à insérer entre les
#3 et
#4 ! ( http://www.spawn.com/news/news2.aspx?id=13633 )
L’autre coup de gueule envers Delcourt (oui, après, j’arrête et on passe à la critique des BDs), c’est le laisser aller ambiant niveau éditorial. Oui, c’est vrai, ce serait tellement mieux si tout était parfait. Mais niveau texte, j’ai remarqué quelques oublis de mots, et puis, le must du must… Ils ont décidé de faire comme dans un magazine, en bas de page sont inscrits le nom de la revue et le numéro de la page. Premièrement, et ce n’est que mon humble avis, je trouve que ça n’a pas sa place sur les planches d’une bande dessinée. Deuxièmement, c’est le n°29 de la revue, et ils nous ont mis… 24 !!!
Sinon, mais ça on dira que c’est une simple pinaillerie (sinon z’allez croire que je suis un fou furieux), ils auraient pu occulter les quatre dernières pages du
Book of the Dead, un simple zoom dans une image, puisqu’ils l’avaient fait pour le tout début de la publication. Et ainsi, disposer de plus d’espace pour les interviews des auteurs de
Image United - je le répète, ce n’est pas une exclusivité, mais la traduction d’interviews ricaines - qu’ils semblent vouloir nous mettre dans les futurs numéros, parce que là on n’a même pas l’intégralité de celle d’Erik Larsen.
Bon, ça y est, les éclaircissements sont faits, je vais enfin donner mon avis sur ce pour quoi on est tous là.
Mon clavier est bien chaud maintenant, allez c’est parti.
Spawn #195 :L’arc
‘Endgame’ et sa nouvelle donne a ses défenseurs et ses détracteurs. Todd McFarlane a décidé de revenir à sa création et de donner un coup de pied dans la fourmilière… en écartant son héros de toujours, Al Simmons, et en instaurant un tout nouveau personnage, Jim Downing, avec bien sûr un nouvelle approche. Pour ce faire, il a créé d’autres personnages et intrigues secondaires.
Autant le tout début de cet arc était sympa, passé la déconfiture de ce revirement de bord radical (et rapide, faisant table rase de la mythologie passionnante construite par David Hine précédemment), autant, en virant son co-scénariste de longue date Brian Holguin, McFarlane a fait à mes yeux une erreur. Car Holguin était un catalyseur expérimenté, et en voulant se charger seul de sa série, la papa de
Spawn n’a hélas pas retrouvé ce que l’on avait tant aimé lors de la mémorable période McFarlane/Capullo de la série, ou son passage sur le spin-off
Sam & Twitch. Hélas, ses faiblesses sont bien vite ressorties : un récit superficiellement tiré en longueur. Son intrigue, dont certains côtés peuvent paraître attrayant, n’est en fait pas si bien foutue que ça. Et ses dialogues sont soit sur-écrits - comprenez beaucoup de mots pour ne rien faire avancer - soit parfois ridicules. On a d’un côté des scènes de dialogues interminables dont on ne retire rien de pertinent concernant l’intrigue en cours ; et d’un autre côté des accès de fureur complètement gratuites où notre nouveau héros fait un carnage tel un enfant irresponsable.
Si je parle de tout ça (Vous êtes encore là ? Merci. Oui, aujourd’hui je ne m’arrête plus.), c’est que l’on retrouve tous ces éléments dans ce nouvel épisode de
Spawn. Donc, pas besoin de reprendre du début, vous l’aurez compris, il y a des scènes de dialogue à rallonge qui ne sont là que pour noircir des pages - faire durer, quoi. Oui, c’est limite soporifique. Bon, j’exagère un peu, c’est vrai. Certains aspects jusqu’ici éparts - savez, ces sous-intrigues avec des personnages secondaires - se voient connectés concrètement dans cet épisode. Cool, vous direz-vous, ça montre bien que ça avance, qu’est-ce que tu nous racontes Duke ?! Eh bien, oui, d’accord, sauf que ça révèle quelques grosses facilités scénaristiques, qui ne sont pas en la faveur de McFarlane.
Côté dessin, Whilce Portacio se coltine essentiellement scènes de dialogue sur scènes de dialogue. C’est pro, mais l’artiste ne peut ici s’éclater avec les ombres. Portacio encré par McFarlane, deux hommes aux styles diamétralement opposés, c’est quand même une belle curiosité. C’est avec cet épisode-ci que Portacio est parti chez Marvel dessiner un épisode de
Hulk, laissant Todd McFarlane le soin de réaliser les huit pages restantes.
Retrouver McFarlane au poste de dessinateur est bien sûr une bonne nouvelle, surtout sur sa création. Et c’est indéniable, ça a grave de la gueule. Ca fera plaisir à beaucoup d’entre nous. Après, si on y regarde de plus près, en détail, il y a des parties bariolées à la va-vite. Et sur les dernière planches, je suis près à parier qu’il a bénéficié de mises en pages de Greg Capullo. (Pour rappel, Todd McFarlane n’encre plus à la plume sur du papier, mais via l’outil informatique - sur
Spawn et
Haunt).
Les couleurs : je n’ai jamais été un grand admirateur de la nouvelle ambiance voulue par Todd McFarlane depuis sa reprise de la série. Et là j’aime encore moins, en plus d’être, euh, laid (oui oui, je dis ce que je pense) je trouve les tons bien trop clairs dernièrement. M***e, c’est
Spawn, quoi !
Spawn: Book of the Dead : (dernière partie)
J’ai le beau livre VO, ce n’est donc pas de l’inédit pour moi.
Reste que ça ne fait pas de mal de le lire en VF.
->
https://vinc259.forumactif.com/toute-l-actualite-de-spawn-f1/spawn-book-of-the-dead-t669.htm Image United Prelude : (part 3 et part 4)
Delcourt aurait quand même pu publier les 16 pages que constitue ce
Prelude en une seule fois, dans le numéro précédent. Mais bon, on fera avec.
Entendons-nous bien,
Image United, que j’attends avec grande impatience (non mais franchement, ce concept créatif est sacrément b***ant !), ne commencera vraiment qu’au
n°30, avec la traduction du
#1. La lecture de ce
Prelude n’est pas indispensable. Il se concentre sur l’introduction du nouveau personnage créé par Whilce Portacio, Fortress. On découvre ses pouvoirs. Il semblerait qu’il soit une clé d’entrée dans ce crossover, à savoir un peu le personnage auquel le lecteur doit s’identifier, dans le sens où nous découvrirons l’action a travers ses yeux, sa narration.
Ici, trois dessinateurs pour trois personnages : Whilce Portacio, Erik Lasen et Ryan Ottley. Comme dis précédemment, ce concept me botte carrément, et donc voir en guise d’introduction ces trois dessinateurs œuvrer sur la même planche, avec parfois des interactions très marquées - certaines cases sont… wahooo ! -, est un réel régal de fan de comics ! Et autant la première moitié publiée dans le numéro précédent était assez moue du genou, autant cette seconde partie pète bien comme il faut. Bref, vous l’aurez compris, j’adhère complètement. Ce
Prelude n’est certes par essence guère utile, mais il propose une jolie entrée en matière, autant inutile niveau scénar’ que plaisante niveau graphique. Raaah, je sens que je vais m’éclater avec ce titre, moi…
Haunt #4 :Autant au départ je craignais que les diverses influences évidentes qui caractérisent le concept de cette nouvelle série lui nuisent… autant je me retrouve aujourd’hui à dire que j’adore
Haunt !!!
Grâce à m’sieur Robert Kirkman, bien sûr, déjà, pour commencer. Le scénariste brasse pas mal d’éléments qui emportent l’adhésion, des éléments parfois disparates et qui pourraient facilement être antagonistes, mais qui grâce au talent du bonhomme forment un tout cohérent, car construit adroitement. Le titre nous semblait au tout début juste simple mais efficace ? Ben on se rend compte que Kirkman, une fois de plus, révèle tout son génie, en proposant un bon nombre d’excellentes idées, suffisamment nombreuses pour prouver que
Haunt n’est pas à prendre à la légère, et suffisamment fun pour donner envie au lecteur de suivre avec plaisir cette série. Si l’auteur sait faire durer son concept en proposant à chaque épisode son lot de rebondissements,
Haunt aura toute ses chances de devenir un incontournable ! Mais vu le palmarès du gus, pourquoi en douter ?
Deux frères que tout oppose, avec d’un côté un désespéré déguisé en prêtre, et de l’autre une arme fatale. Un récit d’espionnage avec tous les éléments que ça implique. Du fantastique avec du fantôme et du super-héros au costume symbiotique trash. Et bien d’autres choses, bien sûr, entre relations houleuses entre les personnages et trahisons.
Ce troisième épisode contient tout ça et bien plus encore, Kirkman surfant entre tension, mystère, humour, violence, etc… M’enfin bon, je ne vous fais pas un dessin,
Haunt est rempli jusqu’à la gueule de bonnes idées. Vous en doutiez jusque-là ? Ce troisième épisode vous happera comme jamais, vous deviendrez instantanément fan à sa lecture. Ca a marché sur moi, ça marchera sur vous !
Robert Kirkman transforme une fois de plus l’essai, mais il n’est pas le seul atout de la série. Greg Capullo est un excellent conteur, aux mises en page très efficaces. C’est indéniable, même si je verrais moins de gros plans.
Ryan Ottley est, à mes yeux, un autre élément majeur de l’attrait de la série, aux côté de Kirkman. Son style, qui a bien mûri depuis ses débuts sur
Invincible, est solide. D’apparence simple et cartoony, il est en fait sacrément bien foutu et joue à la perfection sur plusieurs cordes. Ce n’est pas pour rien si l’atmosphère instaurée par Kirkman, mélange de sérieux et de décontraction, passe aussi bien comme une lettre à la poste.
Sur ce
#3, McFarlane y va molo et ne dénature pas le style du dessinateur. Eh ouais, pour une fois, je lui dis merci. Et pour finir, les couleurs : hum, pas vraiment convaincu par le travail de Fco Plascencia sur ce tire en particulier.
Back-up story Haunt :6 petites pages, à la fois exposition du concept de la série et prolongement de l’épisode précédent. Ce qui est bien avec Kirkman, c’est qu’il arrive toujours à donner un attrait à ce qui semble être une pub déguisée. Ici, il réussi grâce au dialogue à résumer le pitch de la série, à présenter la caractéristique du costume et surtout à développer la relation bien particulière entre les deux frères, Daniel et Kurt.
Inutile pour nous, donc ? Pas tout à fait. Pertinent ? Ma réponse : Une extension du
#3, certes pas entièrement indispensable, mais suffisamment bien pensée pour prolonger le plaisir.